ma prothèse hanchentée, 4ème et dernier épisode

Un petit tour d’étage avec vérification de la pratique acquise des escaliers, et voici déjà l’Equipe d’ambulanciers (qui appartiennent au groupe) très sympa et pas du tout  dans l’esprit « travail à la chaine » (encore un bon point pour l’établissement). Adieu Clinique St Roch, Home sweet home me voila. Les 3 chiens sont bloqués dans la cuisine, le temps que je me cale dans un fauteuil… La fête est à la hauteur du plaisir respectif de nos retrouvailles, les béquilles servent de barrière car l’appenzell serait bien monté sur mes genoux pour un débarbouillage caractéristique de ses démonstrations d’amour.

Les 5 premiers jours, je m’en tiens à faire le tour du jardin et du pâté de maison avec mes nouvelles assistantes les béquilles (façon marche nordique c’est tout de suite évident), sans oublier les quelques exercices prescrits. Heureusement, pendant ce temps, Tiffanie de https://www.eduknin.comou https://www.facebook.com/Edu-K-Nin-Education-Canine-dans-lHérault-947874551937140/emmène les 3 poilus en ballade avec l’homme 3 fois par semaine (à défaut ce serait 3 cocottes minute sous pression et autant de dangers pour mon nouvel équilibre précaire)

 

Dans les escaliers, je ne progresse déjà plus comme les enfants (un pas par un pas)  en montée je m’accroche à la rampe mais j’enchaine ; la descente est quasiment normale.

Le plus dur de cette opération prothèse de hanche, c’est de dormir sur le dos 😀 (perso c’est côté ou ventre, interdits pour le moment) et le plus épuisant c’est la séance matinale d’enfilage des collants de « contorsion » (les bas ça ne tient pas vraiment en place et ça coupe les cuisses – il faut dire que je n’ai pas des jambes de sauterelles, plutôt la version nageuse russe) l’homme attrape une suée à chaque fois. Nous avons étudié les différentes techniques disponibles sur le net, regardé les vidéos censées faciliter l’opération mais c’est aussi hermétique que le repliage de la tente quechua, de plus l’homme est dyslexique. Je vous laisse imaginer le sketch quotidien : Je tiens fermement la jambe opérée pour éviter qu’elle ne vrille sous la poussée de l’homme qui tente d’écarter la partie pied pour y introduire mes orteils mais il y en a toujours un, rebelle, qui s’accroche dans la maille, et tout est à refaire. Quand ce n’est pas  le collant lui même qui est à l’envers. Compter un bon ¼ d’heure de contorsions.

A  j + 7  j’attaque le tapis de marche. Dans la maison c’est 1 seule béquille côté hanche d’origine et parfois j’oublie.

Les infirmières – elles sont 2 à se relayer 1 semaine en alternance – viennent vérifier le pansement et transformer mon abdomen en paysage de schtroumpf : piqure quotidienne d’anticoagulant (tomber sur un petit vaisseau = un bleu et je gagne presque à tous les coups). 2 infirmières 2 caractères complètement différents : une rigolote et super rapide qui aime les chiens et que les chiens accueillent joyeusement ; l’autre sérieuse et méticuleuse à la limite de la lenteur et qui bien qu’elle s’en défende ne fait pas confiance aux poilus, ce qu’ils ont parfaitement senti, résultat obligés de les enfermer. Ne le dites pas mais au bout de 20 jours, et comptabilisant une moyenne de 7000 pas/jour, bien que le bleu soit ma couleur préférée, j’ai dit stop aux piqures.

 

J +10 j’arpente la foire de Montpellier 😀 Avant l’intervention, on s’était dit : nous louerons un fauteuil roulant pour pouvoir faire au minimum le hall des inventions et celui de notre éleveur de canards, mais vu mes facilités de déplacement,  les béquilles ont largement suffi. Le lendemain je vais au marché faire les courses avec mon chevalier servant (et porteur) rencontre d’amis qui n’en croient pas leurs yeux. Je ne vous cacherai pas que la sieste d’après midi est la bienvenue et qu’elle dure plus longtemps qu’à l’accoutumée, mais sinon c’est magique !

J +13 j’attaque le vélo d’appartement, plus de médoc depuis la veille et pas de douleurs

 

 

 

 

 

 

 

 

A partir de J + 16 je reprends les ballades avec nos 3 poilus : 50 minutes la première fois puis durée normale (entre 1h15 et 1h45), 1 béquille par précaution pour les terrains accidentés.

J +25 je dors sur le côté normalement, je conduis et j’enfile seule mes collants de contention depuis une semaine (et rapidement, après m’être hydratée avec une huile sèche)

 

J + 36 rendez vous de contrôle avec le Dr Moreau.  On m’oriente vers une micro salle d’attente ou les 5 chaises sont déjà occupées. Avant l’intervention c’est Versailles (salle d’attente immense avec grandes baies vitrées), post opératoire c’est le boudoir, j’en fais la réflexion à haute voix et la conversation s’engage entre mes compagnons de convalescence « protocole Sherpa ». Renseignement pris tous attendent et ont été opérés par le Dr Moreau (4 hanches et 1 genou) et tous ont des béquilles 😥 Mon tour arrive rapidement. La salle d’examen, elle aussi est la parente pauvre de celle de la première visite, spacieuse mais sans luxe. Un assistant ? stagiaire ? (quoique un peu mûr pour être un stagiaire) me pose les questions d’usage (douleurs, difficultés, etc) avant que n’arrive l’homme aux doigts de magicien. Survol de la radio faite la veille, examen des rotations et de la mobilité de l’articulation. Me voilà gratifiée d’un vous avez une capacité de récupération étonnante et d’une autorisation de faire du vélo elliptique et de dormir sur le ventre. YESSS ! Au boulot ! Pour la reprise de mon sport préféré ou de tout autre il faudra encore patienter : début janvier à moi les terrains d’agility comme prévu initialement.

Zut je n’ai pas eu le temps de demander pourquoi cette ségrégation entre les candidats à la chirurgie et les post-op, mais si l’équipe du Dr Moreau lit le blog, peut être aurons nous la réponse un jour.

Si vous lisez ces lignes parce que vous hésitez à vous transformer partiellement en RoboCop, choisissez le bon chir. et foncez sans hésiter !

 

Et si vous voulez suivre une autre expérience récente dans une autre clinique c’est bientôt ici

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2 réponses

  1. Sylvaine dit :

    Bonjour, j’ai bien ri en vous lisant, et ça a surtout évoqué chez moi plein de souvenirs ! Merci pour ce récit très sympa qui va en aider plus d’un(e). Je viens de faire ce matin une visite à mon chirurgien, 2 ans et demi après mon opération. Moi aussi j’ai récupéré vite et ce fut un grand bonheur de pouvoir randonner comme avant. Par contre j’ai peut-être voulu trop en faire… Depuis quelques mois, (1 an et demi post opé) j’ai une douleur tenace quand je lève ma jambe opérée (monter un escalier, mettre des chaussettes, monter en voiture). J’avais vu mon chirurgien il y a 6 mois, il m’avait prescrit des étirements. Ça soulage sur le coup mais ça ne suffit pas. Je vais passer un scanner et éventuellement avoir une infiltration. J’ai l’impression que depuis que je n’ai plus d’insensibilité sur la cuisse (il m’aura fallu 18 mois), les muscles se disputent entre eux pour bien reprendre leur place ! Pas de soucis côté prothèse, elle est bien au chaud et joue parfaitement son rôle, ça ne doit pas être bien méchant.
    Conclusion : pensez à faire des étirements et soyez prudente en faisant des randos en montagne. Bonne continuation

  2. admin dit :

    Bonjour Sylvaine, je viens de tomber sur votre commentaire. (il est temps !) j’espère que tout est rentré dans l’ordre ? le scanner a donné quoi ?